"Le CPE retiré, les blocages continuent" (article)

Source : Le Monde - http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-760257@51-725561,0.html

le 10.04.06 | 18h06

Citation :: Le CPE retiré, les blocages continuent

Les étudiants, sceptiques après l'annonce du retrait du CPE, ont décidé, lundi 10 avril, de reconduire le blocage d'universités dans plusieurs villes de France. Selon le ministère de l'éducation, 32 universités étaient perturbées ce lundi, dont cinq bloquées, sur un total de 62 universités en activité (22 autres étant en vacances cette semaine).

A Rouen, les étudiants ont reconduit pour une semaine le blocage, entamé début mars, estimant que la disparition du CPE constituait "un premier recul" mais n'était pas "suffisante". Ils ont aussi décidé de bloquer des axes routiers et de manifester mardi dans les rues de Rouen. La décison a été prise à "la quasi-unanimité" par une assemblée générale qui a regroupé 1 200 étudiants, selon Guillaume Legal, secrétaire général de la section locale de l'UNEF. Outre l'abrogation du CPE, les étudiants réclament celle du contrat nouvelle embauche (CNE).

A Toulouse, les étudiants de l'université Toulouse-Le Mirail, réunis en assemblée générale, ont également voté ce lundi la reconduction de la grève et du blocage de la faculté. Etudiants et personnels ont accueilli avec "scepticisme" le remplacement de l'article de loi sur le CPE, estimant que le premier ministre, Dominique de Villepin, a "lâché des miettes".

A Marseille, les étudiants de deux facultés ont voté la grève jusqu'à mercredi et appellé à une manifestation mardi.

A Grenoble, les trois universités restaient totalement ou partiellement bloquées ce lundi. Les étudiants attendent "de voir", avec une assemblée générale prévue mercredi, pour décider de la levée ou non de la grève.

Entre 300 et 400 étudiants ont essayé sans succès lundi matin de pénétrer dans les bâtiments bloqués de l'université de Caen, alors que les pro-blocage entendaient poursuivre leur mouvement au moins jusqu'à une assemblée générale mardi."La présidente de l'université avait appelé à reprendre les cours ce matin, mais on n'a pas réussi à entrer dans les bâtiments", a expliqué un étudiant en première année d'économie. Avec d'autres, il a été aspergé de peinture par des pro-blocage qui ont également utilisé des lances à incendie pour repousser les assauts. "C'est terrible, car la police n'intervient pas et la présidente nous envoie, nous les étudiants, débloquer les bâtiments".

Le tribunal administratif de Caen, saisi en référé par la présidente de l'université de Basse-Normandie, Nicole Le Querler, avait ordonné jeudi le déblocage "sans délai" de l'université, sous peine d'astreinte et d'intervention des forces de l'ordre.

A l'université de Nantes, plus de 2 000 étudiants rassemblés ce lundi en assemblée générale ont voté la poursuite du blocage des facultés de lettres, sciences humaines et langues jusqu'au mercredi 19 avril. A l'issue de presque trois heures de débats tendus, les étudiants ont voté à main levée la poursuite du mouvement malgré une intervention, pour la première fois en assemblée générale, du président de l'université de Nantes, François Resche, qui a appelé les étudiants à reprendre les cours."Il n'est pas question de délivrer des diplômes au rabais", a mis en garde M. Resche qui avait demandé début mars la suspension du CPE. Les facultés bloquées entrent dans leur septième semaine de blocage, et représentent 11 200 étudiants, sur plus de 32 000 au total.

A Rennes-II, bloquée depuis le 7 février, à l'issue d'une assemblée générale de trois heures à laquelle ont assisté plus de 4 000 étudiants, le vote à main levée n'a pas permis de dégager une majorité claire. Les organisateurs de l'AG ont donc proposé de faire voter chaque étudiant sur présentation de sa carte d'étudiant, une première à Rennes-II. Le personnel de l'université a été chargé de s'assurer de la bonne tenue de ce scrutin. Les résultats pourraient n'être connus que tard dans la nuit.

A Tours, les cours ont repris ce lundi à l'IUT bloqué depuis le 2 mars par des étudiants pour protester contre le contrat première embauche (CPE), a-t-on appris auprès de l'établissement. "Les cours ont repris mais bien évidemment le calendrier va être quelque peu modifié. Nous sommes sur le fil du rasoir", a déclaré Robert Coudert, directeur de l'IUT. "Nous nous sommes fixé comme objectif le 30 juin pour la fin des cours. Cela veut dire que des samedis vont être travaillés ainsi que la seconde semaine des vacances de printemps. La fin des examens est prévue le 14 juillet", a précisé le directeur. L'IUT, dont quelques cours avaient repris en fin de semaine dernière, compte 1 300 élèves. Par ailleurs, le site universitaire des Tanneurs, le plus important, avec 7 000 étudiants, de la faculté de Tours, en grève depuis le 28 février, était lui toujours bloqué lundi. Une assemblée générale était prévue en soirée.

A la fac d'Aix, blocage voté jusqu'à vendredi

source : une étudiante d'Aix

A brest, le blocage a été reconduit jusqu'à mercredi (330 voix contre 180)
source: un étudiant de brest

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